Une nouvelle association a vu le jour au printemps 2020 à Lauzerte. “Les Murs Porteurs “, c’est son nom, se propose de développer un habitat participatif intergénérationnel dans le village, plus précisément à l’ancienne maison de retraite.
Pour en savoir plus, nous avons rencontré trois des membres de l’association dont les effectifs se sont étoffés durant l’été.
En quoi consiste votre projet d’habitat partagé ?
Danielle : Notre projet est celui d’un rassemblement de personnes de toutes générations qui partagent les valeurs que nous avons définies pour un projet de vie dans un même lieu où se développent le respect, l’échange, l’entraide, où l’humain demeure le centre de toutes les préoccupations, où est favorisée la mixité sociale et générationnelle, où l’on mutualise des moyens en opposition à la “logique de surconsommation“ et de spéculation. Ce projet veut aussi permettre l’accession à un logement décent à juste prix, tout en pratiquant des loisirs, en favorisant toute forme de culture, d’art, d’ouverture à la réflexion. Nous souhaitons encourager et promouvoir les talents, contribuer à la valorisation de l’attractivité de la commune et de son territoire, dans une démarche d’intérêt général. Le bâtiment de l’ancienne maison de retraite, ancien hospice, inoccupé depuis quatre ans, est le lieu idéal pour développer les différents aspects de ce projet.
C’est un vaste programme. Comment trouve-t-il application dans la réalité ?
Didier : Concrètement, au niveau de la construction, il s’agit de réaliser des appartements privatifs sans toucher à la structure des bâtiments mais en décloisonnant et regroupant les anciennes chambres de résidents. La moitié ou presque des bâtiments restera occupée par des parties communes qui pourront abriter des locaux mis à disposition des habitants comme une buanderie, une cuisine, une salle de restauration-salle de fêtes, une bibliothèque, une salle de lecture, une salle de jeux pour enfants, des chambres d’amis communes, plusieurs salles d’ateliers divers (informatique, recyclage, bricolage, bois, jardinage, peinture, mécanique) ou même une salle de sport, sans oublier des jardins partagés.
Claudine : Ainsi les habitants occuperont des appartements privatifs et pourront disposer, sans obligation, d’opportunités diverses réalisées en commun. L’ancien hospice est aussi un élément du patrimoine lauzertin avec son ancienne chapelle et ses belles salles voûtées donnant sur la rue du Millial. Notre objectif est donc aussi d’animer ce lieu pour qu’il reste ouvert aux habitants de la commune, à ses associations pour y réaliser des expositions, des conférences, des projections…
Danielle : Dans cette optique, nous intégrons aussi un projet de tiers-lieu avec un espace de coworking et projetons par exemple d’héberger des artistes en résidence et des locaux professionnels d’artisans ou de professions libérales.
Quand et comment comptez-vous réaliser ce projet ?
Claudine : L’association “Les Murs Porteurs” est une association de préfiguration de la société coopérative que nous sommes en train de créer pour porter notre projet. Nous continuons à accueillir avec plaisir toutes les personnes qui s’y intéressent et veulent en savoir plus, et effectuons des visites des lieux pour ce faire. Par groupes de travail, nous avançons actuellement sur les devis de travaux, les plans, le financement global, les statuts, pour présenter cet automne une offre d’achat à l’Ehpad, propriétaire du bâtiment. Nous ne sommes pas les seuls ni les premiers à convoiter l’ancien hospice. Mais en tant que collectif qui s’agrandit, notre force réside dans notre grande motivation, notre capacité de travail (on est plus fort quand on est nombreux) et dans le fait de répondre à des enjeux publics.
POC
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