Soutien au Festival du court-métrage de Clermont-Ferrand
A quelques jours de l’ouverture du festival de Cannes, les cinéastes de l’ACID ont appris avec stupéfaction que la subvention attribuée au festival du court-métrage de Clermont-Ferrand par la région Auvergne-Rhône-Alpes a été amputée cette année de plus de moitié, passant de 210 000 à 100 000 Euros. Cette décision arbitraire fragilise le festival, qui se remet à peine des années de pandémie, et pourrait même à court terme signifier la fin de ce maillon essentiel de la diffusion cinématographique française et internationale en tant qu’important découvreur de cinéastes depuis plus de 45 ans. |
Nous sommes choqués par cette décision brutale qui déstabilise non seulement l’association organisatrice du deuxième festival de cinéma français en termes de fréquentation (160 000 entrées en 2023), Sauve qui peut le court-métrage, ainsi que les professionnels du court-métrage, mais sanctionne également les publics d’Auvergne qui bénéficient tout au long de l’année d’actions d’éducation, de création et de diffusion. |
Après le retrait d’aides régionales d’un montant de près de 4 millions à 140 acteurs culturels en 2022, les coupes drastiques au festival du court-métrage de Clermont-Ferrand s’inscrivent aujourd’hui dans une nouvelle série de baisses, voire suppressions de subventions, décidées par le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, et dont sont également victimes une quinzaine d’autres structures culturelles, comme le Théâtre Nouvelle Génération, le festival Plein la Bobine ou le festival du court métrage en plein air de Grenoble. |
Nous dénonçons avec force cette politique arbitraire qui va à l’encontre d’un service public de la culture, fragilise des acteurs culturels implantés dans la région depuis longtemps, met en péril les emplois artistiques, administratifs et techniques mais risque surtout de priver, à très court terme, le public d’une diversité d’œuvres et d’une richesse de création. |
L’action culturelle a besoin d’une inscription dans la durée pour pouvoir se déployer sur son territoire et consolider son public. La politique culturelle qui l’accompagne doit être menée en concertation, sans idéologie, dans l’intérêt général. Elle doit être garante de liberté de création et d’expression artistiques, d’accès de tous aux œuvres, tout comme de pérennité des emplois et de stabilité des structures. Elle ne peut pas être assujettie au bon vouloir d’un seul homme avec un risque d’instrumentalisation de l’argent public pour intimider, sanctionner et punir les uns ou récompenser les autres. Les récentes décisions injustifiées de la Région vont à l’encontre d’un fonctionnement démocratique et constituent une dérive autoritaire et populiste. |
Nous exprimons notre profonde solidarité avec le festival du court-métrage de Clermont-Ferrand et les autres structures impactées par ces baisses ou retraits de subventions, ainsi que notre attachement à la liberté d’expression, de création et de diffusion. |
Nous appelons tous les acteurs de l’Action Culturelle Cinématographique et professionnels présents au Festival de Cannes à un dialogue public et ouvert avec les représentants du festival du court-métrage de Clermont-Ferrand, qui se tiendra le 22 mai à 16h au Café des cinéastes, 8 rue du Batéguier. |
Les cinéastes de l’ACID |
|
|