Oui aux moutons, non aux neutrons
Jean Pottier photographie l’industrie nucléaire et rapidement plonge son regard sur le monde du travail et les conséquences écologiques et sociales qui en découlent . Cette industrie se heurte comme à Plogoff à des oppositions franches et déterminées. Jean Pottier, à travers son exposition, nous relate un passé qui a certainement contribué à forger les luttes et contestations actuelles.
Jean Pottier
et l’industrie nucléaire (1960-1980)
À l’heure du réchauffement climatique, de la raréfaction des énergies fossiles et où le conflit russo-ukrainien pèse lourdement sur les politiques économiques et environnementales, le nucléaire est plus que jamais un sujet d’actualité. De 1960 à 1980, le photographe Jean Pottier trouva la juste distance pour saisir les enjeux de société qu’impliquait cette énergie nouvelle. Il saisit d’un même regard tant la démesure et la modernité des centrales en construction que les premières luttes locales contre leur installation.
Né en 1932 à Courbevoie (Hauts-de-Seine), Jean Pottier fit des études d’ingénieur et entama une carrière dans l’industrie aéronautique à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique). Dans les années 1950, il commença à photographier son environnement. L’une de ses premières séries fut consacrée aux habitats insalubres des bidonvilles de Nanterre dans lesquels vivaient encore de nombreuses familles n’ayant pu être relogées après-guerre.
Un ami lui permit de réaliser ses premières photographies pour le magazine Panorama chrétien. De 1957 à 2005, il fut le photographe de nombreux journaux et magazines, entre autres Le Nouvel Observateur et les revues syndicales de la CFDT. Au milieu des années 1960, il fut l’un des fondateurs de la section des photojournalistes pigistes du même syndicat. Il participa activement au sein de diverses organisations professionnelles à la défense de la profession de photographe.
Au cours de sa carrière, Jean Pottier s’est focalisé sur des sujets comme le nucléaire, les conditions de travail dans l’industrie et dans le secteur tertiaire, ou l’habitat. Depuis ses premières images des bidonvilles de Nanterre, il fut l’observateur constant des conditions de vie et de travail des classes populaires françaises.
En 2016, avec son épouse Madeleine, il a fait don de l’ensemble de son œuvre photographique à la MPP.
Vous pourrez trouver son livre au stand de la Librairie Le Vent d’Autan.