A Montcléra, le 23 juillet 2021.
Je m’appelle Charline, j’ai 39 ans. J’habite dans le Lot depuis 8 ans. Avec mon compagnon nous avons deux enfants de 7 et 3 ans.
Pour éviter tout débat inutile, je précise que je ne souhaite être rangée dans aucune case, je ne suis ni « complotiste », ni « anti-vaccin » ; je ne prétends pas détenir LA vérité, mais faire part de mon vécu et de ma réflexion.
Hier après-midi, j’ai voulu emmener la plus jeune de mes filles à la piscine de Salviac ; on m’en a refusé l’entrée parce que je n’ai pas de pass sanitaire (pour info, le pass n’est pas obligatoire si l’on vient le matin…). Ceci m’a beaucoup touchée et je me suis demandée : quel est ce monde étrange dans lequel nous vivons ? Sous prétexte d’avoir un pass sanitaire, on peut donc traverser la planète pour se baigner à Salviac et une personne habitant à 10 km ne le pourra pas sans le fameux pass ?
Qu’on ne se méprenne pas, je ne suis pas pour les frontières, je peux même dire que je les déteste. Mais j’avoue ne pas comprendre ce monde…
Le modèle de société capitaliste dans lequel nous vivons est à l’origine de bien des drames – et ne pas pouvoir aller à la piscine n’en est pas un en soit-, et il est notamment à l’origine de l’épidémie que nous connaissons actuellement. Comment, alors, sous prétexte de mettre fin à cette épidémie – et je ne souhaite la souffrance ni la mort de personne – peut-on nous obliger à réduire graduellement nos libertés sans nous proposer de changer de modèle de société ? Comment est-il possible d’en venir à considérer ceux et celles qui s’expriment pour défendre ces libertés comme de « dangereux égoïstes » ? Je suis profondément attristée et alarmée de la haine qui a été instillée entre les membres d’un même peuple.
La folle circulation des biens et des personnes ; notre extrême dépendance, pour l’approvisionnement en de nombreux biens de consommation courante, envers des pays à des milliers de kilomètres d’ici ; la destruction irréversible des écosystèmes ; la fragilisation insoutenable de populations entières. Ces faits sont liés les uns aux autres et n’offrent à nos enfants qu’une perspective d’avenir angoissante.
Si je dis non au pass sanitaire, c’est parce que je crois en l’importance de la liberté de choisir et de la tolérance, mais aussi parce que je refuse ce monde-là.
Très modestement, je m’efforce de vivre autrement et d’offrir une autre vision de ce que pourrait être notre vie, tous et toutes ensemble.
Mais je n’ai malheureusement aucun espoir de voir changer ce monde. Juste quelque chose au fond des tripes qui me pousse à dire, malgré tout.