Menton : la Police Aux Frontières empêche Manon Aubry de visiter les locaux d’enfermement des migrants
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Manon Aubry, eurodéputée de la France Insoumise, s’est vue refuser la visite des locaux où Police Aux Frontières de Menton enferme les migrant·e·s qui franchissent la frontière italienne.
La frontière avec l’Italie s’est transformée en zone de non-droit : la Police Aux Frontières arrête et détient des migrant·e·s avant de les renvoyer à travers les Alpes. La députée européenne Manon Aubry a invoqué le droit de visite des lieux de privation de liberté reconnu aux élu·e·s français par l’article 719 du Code de Procédure Pénale pour visiter les algécos où, de l’aveu du directeur de la PAF, une cinquantaine de femmes et d’hommes étaient retenus aujourd’hui depuis une durée indéterminée.
La PAF lui a opposé une scandaleuse note interne de la Direction Centrale de la Police Aux Frontières, selon laquelle les postes de Montgenèvre et Menton ne seraient pas des lieux de privation de liberté, mais des « espaces de mise à l’abri » contre les conditions météorologiques et les dangers de la rue.
Personne n’est dupe : les postes de Menton et de Montgenèvre sont des zones de détention arbitraire hors de tout État de droit. Les visites du Contrôleur Général des Lieux de Privation de Liberté, celles des député·es français·es, l’avis de la CNCDH et les rapports de plusieurs ONG le prouvent. En refusant la visite d’un·e élu·e, le Ministère de l’Intérieur et la Direction Centrale de la Police Aux Frontières placent le traitement des migrants hors de tout contrôle du respect des droits fondamentaux.
Objet : “Espace de mise à l’abri ” des migrants
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> Manon Aubry, députée européenne de la France Insoumise, s’est vue interdire l’accès à un centre de détention de migrants, à la frontière franco-italienne, à Menton en France. Cela en contradiction de l’article 719 du code de procédure pénale, qui donne le droit aux députés français et européens de visiter tous les lieux d’enfermement.
> La police des frontières (PAF) française a-t-elle quelque chose à cacher ? La réponse qui a été donnée à l’élue est que ce local n’est pas un centre de détention, mais un “espace de mise à l’abri”… N’empêche que ces migrants n’ont pas le droit d’en sortir !
> Curieux ! Je suis en train de lire le livre : “Berlin, 1933 : la presse internationale face à Hitler”, de Daniel Schneidermann (Seuil). Les journalistes américains, anglais, ou français en poste à Berlin “reprennent fréquemment à leur compte la justification nazie (…) des internements” dans les camps de concentration : “les internés sont là pour leur propre protection, pour les soustraire aux emportements populaires. (…) Il s’agit de placer les détenus soi-disant à l’abri de la colère du peuple” (page 180). Ces détenus, ce sont des prisonniers politiques, souvent communistes, ou des Juifs. Nous sommes en mars 1933, Hitler a été élu chancelier en janvier 1933. Les premiers camps de concentration viennent d’ouvrir. Des fonctionnaires, juifs ou opposants politiques, sont prisonniers eux aussi.
> On lit encore, sous la plume d’un journaliste autrichien, Karl Kraus, (attention, c’est une ironie féroce) sur “la détention de protection” : “Ce qui est regrettable, c’est que le sens de cette détention est souvent mal compris. Elle entraine des manifestations de colère et d’impatience, alors qu’elle est uniquement destinée à protéger le fonctionnaire ou la personne privée des violences qu’ils pourraient rencontrer en se promenant en liberté (page 186).
> Mais bien sûr, cela n’a rien à voir. N’empêche, depuis quelques jours, je n’arrête pas de penser à ce parallèle.
> Bonne soirée quand même.
> Daniel B
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