Stop au suicide collectif de nos agriculteurs.

Anne Marie nous passe  la pétition Stop au suicide  collectif de nos agriculteurs. La face cachée du bio et des pesticides.

 

 

Cette pétition est exemplaire car elle soulève un problème qu’il est urgent de résoudre pour la survie de la société entière.

Certains, comme cet homme qui a agressé son voisin, reprochent aux agriculteurs de les empoisonner, mais les agriculteurs ne savaient pas eux-mêmes que ces produits étaient dangereux car on le leur avait caché. Sinon, ils se seraient protégés eux-mêmes ! Les agriculteurs sont les premières  victimes de la toxicité des pesticides, avec un taux de cancers très élevé. Mais ils ne sont pas seulement victimes des produits qu’ils utlilisent. Dès les années 1950, avec la PAC imposée à la France par l’UE, et qui consistait pour elle à nourrir toute l’Europe du Nord, ils ont été sommés de produire en plus grande quantité et, pour cela, d’adopter des méthodes plus “modernes” ( et donc avec des moyens appropriés à cela : mécanisation à outrance, pesticides, engrais chimiques, remembrements abusifs, etc).  Les gros agriculteurs y ont gagné en recevant des subventions pour cela, mais les moyens, et surtout les petits ont été sommés de s’adapter. On les a culpabilisés, dévalorisés, moqués, jusqu’à ce qu’ils acceptent. D’ailleurs, s’ils ne le faisaient pas, ils ne pouvaient plus vendre leurs produits, n’étant plus compétitifs par rapport aux prix du marché. Et les banques (le Crédit agricole) et les coopératives agricoles leur ont mis la pression pour s’adapter, et surtout pour s’endetter. Doit-on leur en tenir rigueur parce qu’ils ont fini par céder ?

Les consommateurs les ont regardés crever à  petit feu, endettés, désespérés très souvent, au point que le taux de suicide chez eux est le plus élevé du pays. Les consommateurs ont-ils eu le moindre sursaut de conscience ? Ont-ils exigé des prix plus élevés quand la grande distribution les étranglait ? Et maintenant que les voilà concernés à leur tour par les conséquences sanitaires de ce système monstrueux, les voilà qui réagissent et s’en prennent aux agriculteurs, au lieu de désigner les vrais coupables ?

Bien-sûr, depuis une dizaine d’années, progressivement, l’information sur la toxicité du glyphosate a filtré et aujourd’hui nul ne peut l’ignorer. Alors on reproche aux agriculteurs de ne pas se reconvertir. Mais, comme la pétition l’explique très bien, ils aimeraient bien passer au bio, mais les difficultés pour ceux qui n’ont pas de trésorerie sont insurmontables. Ils vivent au jour le jour et travaillent 16 heures par jour, le « nez dans le guidon » sans avoir le temps ni la possibilité matérielle d’envisager de tels projets de reconversion. Le gouvernement ne les aide pas, surtout les petits et moyens-petits exploitants.

Bien-sûr, cette agression n’est pour le moment qu’un cas isolé, mais il est évident que, si on ne réagit pas, il y en aura d’autres car les consommateurs sont égoïstes et ne voient que leur  petit intérêt et celui de leur famille. Et moi, je pense qu’ils s’en prennent aux agriculteurs par lâcheté, parce qu’ils ne veulent pas voir la réalité des choses dans sa globalité. Ils n’ont pas envie de s’en mêler et de s’impliquer dans les problèmes sociaux. On peut le comprendre, moi-même je ne suis plus ce que j’étais quand j’étais plus jeune. Mais cela ne les dispense pas de réfléchir et de chercher les vraies raisons de tout cela, et de reconnaître que les agriculteurs sont des victimes comme eux, et que le mieux à faire, quand on est deux victimes, c’est de s’unir et de faire preuve de solidarité pour essayer de changer les choses.

Voilà pourquoi je trouve que cette pétition est très bien et très mesurée et qu’elle permet de tirer les gens (et leur conscience) vers le haut. Le problème, c’est qu’elle est un peu longue et entrecoupée d’articles de journaux et de photos, et donc fastidieuse à lire. Certains seront tentés d’abandonner la lecture dès le début et de ne pas la signer. C’est pourquoi, je l’ai réaménagée en supprimant les articles et les photos afin de la rendre plus courte et plus lisible. Et cela donne ceci. Chacun pourra ainsi se prononcer et décider, ou non, de la diffuser.

 Stop au suicide  collectif de nos agriculteurs

La face cachée du bio et des pesticides.

Adressé à : Didier Guillaume, Ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation

Réagissons tous unis avant qu’il ne soit trop tard…

Avant, on était « pour » ou « contre » les pesticides.

Maintenant, on s’en prend aux agriculteurs directement !

Voici le genre de faits « divers », hélas récurrents… Le 8 mars 2019, un agriculteur a été violemment agressé alors qu’il épandait du désherbant dans ses champs (1).Un riverain a escaladé le marchepied du tracteur, et l’a roué de coups de poings. Acculé dans sa cabine, l’agriculteur n’a pas pu se défendre.

 

Stop à la haine envers les agriculteurs !

Nous faisons face aujourd’hui à une véritable révolution à mener : reconquérir nos champs et notre alimentation 100% naturellement.Mais ce combat ne peut se faire que dans la non-violence, par un peuple soudé.

Agriculteurs et consommateurs : nous sommes tous dans le même bateau.

Nos agriculteurs nous font manger de la m***, malgré eux. Et ils en sont les premières victimes ! Mais comment en sommes-nous arrivés là ?

 

2019 : la fin d’un long tabou effroyable ?

En France, tous les 2 jours, un agriculteur se donne la mort (2). Les raisons ? Une précarité honteuse qu’on préfère cacher, par pudeur. Un rouage du système qui s’abat sur eux comme une souris prise au piège. Mais aujourd’hui, nos agriculteurs osent en parler. Pour essayer de briser le cercle vicieux de ce qui les empêche de sortir du « système ».

Ce paysan finit par se donner la mort en avalant le glyphosate qu’il répandait dans ses champs.

Être agriculteur aujourd’hui, c’est une véritable descente aux enfers.Cette spirale infernale est le sujet du dernier film de Guillaume Canet, « Au nom de la terre ». Il raconte l’histoire vraie du père du réalisateur, éleveur de chevreaux, qui finira par se donner la mort en avalant le glyphosate qu’il répandait dans ses champs.

Louis, un jeune agriculteur témoigne (3).

Un jour, il reçoit un coup de téléphone de la banque, qui sommairement, lui annonce sa liquidation pour défaut de paiement. Son monde s’écroule.

« Plus d’avenir, plus d’espoir, plus de vie, plus de goût de vivre, plus de sens dans le métier.

Je me suis retrouvé dans le bâtiment de derrière avec la corde au cou, à genoux, et je pleurais, je pleurais. Je pleurais tout ce que je pouvais ».

Travaillant 14h-16h par jour, tous les jours de la semaine, sans prendre de vacances et tout cela, en se dégageant à peine un salaire.

Nos paysans, ceux qui nous nourrissent, n’arrivent pas à joindre les deux bouts.

Aujourd’hui, un tiers des agriculteurs vit avec moins de 350€ par mois. (4)

Certains, incapables de pouvoir se prélever un salaire, doivent demander… le RSA (5).

Imaginez travailler autant, et ne pas pouvoir en vivre dignement. On marche sur la tête. Ils travaillent à perte ! De quoi devenir fou…

Nos agriculteurs sont pris au piège de la finance

Les paysans d’aujourd’hui sont sûrs de leurs coûts, mais jamais de leurs recettes, dépendants des cours du lait ou de la viande fixés par les marchés mondiaux. Tout le système est pipé, pour ne pas dire pourri. Subventions pour rester dans l’ancien système pétrolier, consommateurs qui ne paient pas le juste prix (et qui veulent pourtant du bio), surendettement des agriculteurs acculés à demander le RSA….

Louis, notre agriculteur rescapé, explique qu’il vend un litre de lait 27 centimes à sa coopérative.

C’est beaucoup trop peu… Cela ne suffit même pas à couvrir ses coûts fixes : frais de fourrage, d’électricité et d’amortissement de ses machines.

Les nouveaux esclaves du 21ème siècle

Pas de vacances, surendettement, aucune reconnaissance sociale, plus de 16h de travail par jour sans avoir la joie et la dignité de nourrir leur terre, leurs bêtes, et leurs voisins convenablement !

 

Nos paysans sont dans l’impasse.

Cultiver plus pour gagner moins. Plus de parcelles, plus de rendements, plus de machines…Pour gagner « comme avant, voire moins », sans surprise. Beaucoup tombent dans la spirale du surendettement, aidés par les coopératives et les banques.

Jean et Thierry ont eux aussi été victimes de cette fuite en avant

Et loin de mettre le holà, leur coopérative les aide à s’enfoncer (6). Elle propose de leur vendre des semences et des pesticides à crédit et leur rachète leurs dettes, moyennant un taux exorbitant de 4% !

Des entreprises qui s’enrichissent sur la misère des paysans…

La banque propose elle des avances sur subventions, facturées à 3.5%.  Résultat, en deux ans, Jean et Thierry, nos deux jeunes frères agriculteurs sont passés de 80 à 105% d’endettement.

…et sur la misère des consommateurs bien sûr !

L’alimentation industrielle n’est plus à même de nous nourrir correctement.

Nous avons assez attendu pour voir les limites du système intensif dopé au pétrole…

Pour preuve, nos fruits et légumes deviennent de plus en plus pauvres sur le plan nutritionnel (7). Une pomme d’aujourd’hui contient 100 fois moins de vitamine C qu’une de 1950. Autant boire de l’eau sucrée ! C’est le suicide par l’assiette qui nous attend si nous ne réagissons pas. Nous sommes tous dans le même bateau. Alors, il est temps de se serrer les coudes !

Il est temps de briser ce cercle vicieux

La France devient un véritable cimetière. Un cimetière de paysans d’abord. De biodiversité ensuite.

Pourtant, il y a à peine une génération seulement, la France était un pays riche de sa diversité et de ses exploitations familiales.

Or maintenant c’est un vrai désert (rappelons que plus de 200 000 kilomètres de haies (8) ont été arrachées de nos champs, de quoi perturber gravement la fragile pyramide alimentaire).

Avons-nous honte de notre ADN de nation agricole ? De nos paysans ?

En cinquante ans, la France a perdu 3 millions d’agriculteurs (9). Alors que la plupart de nos grands-parents étaient agriculteurs, désormais seulement 4% de la population est dans les champs (10).

Les enfants ne reprennent pas l’exploitation familiale, souvent horrifiés d’avoir vu leurs parents trimer pour si peu de reconnaissance, tant matérielle que sociale.

Nos paysans sont écartelés.

Evidemment, la plupart d’entre eux veut arrêter ce schéma destructeur d’une agriculture intensive mortifère. Pour se tourner vers de nouvelles pratiques agricoles bio inspirées de la biodynamie et de la permaculture.

Mais concrètement, c’est mission impossible :

  • Ils ne peuvent pas cultiver leurs semences librement (11).

  • L’enseignement de la permaculture en école agronome a été retoqué par le Conseil Constitutionnel.

  • Il n’y a pas d’aide financière de l’Etat pour amortir la transition agricole

  • Et sans formation, ni soutien des consommateurs, c’est tout simplement impossible.

Ils ont déjà la corde au cou. Il faut les comprendre…

    • Mais alors, que faire pour sortir de cette spirale infernale ?

    •  

Tout d’abord, il faut avoir l’honnêteté de reconnaitre que cette situation est extrêmement complexe. Elle ne peut pas se résoudre d’un coup de baguette magique, ou à coup de bonnes intentions.

Non. Une vraie solution doit être systémique et impliquer tous les acteurs de la société.

 

 

Des gens comme vous et moi.

Eh oui, nous consommateurs, sommes aussi responsables de l’état de l’agriculture actuelle d’une manière ou d’une autre. Et les conséquences nous affectent tous : le suicide du monde agricole se retrouve dans notre assiette.

Agriculteurs et jardiniers, brisez le silence :

« Je m’étais dit que si cela pouvait tuer les mauvaises herbes, cela pouvait me tuer aussi »

Cette phrase choc a été prononcée par Dewayne Johnson, jardinier de 46 ans qui a mené le premier procès d’un particulier contre le glyphosate (12). Et il l’a emporté ! Le géant Monsanto a été condamné à lui verser 289 millions de dommages et intérêts.
Aux Etats-Unis, la firme agrochimique est confrontée à plus de 
4 000 procédures semblables.

Cependant, tout l’or du monde ne pourra pas l’aider à soigner son cancer, déclaré incurable. Car oui, la population agricole est particulièrement exposée : elle est par exemple beaucoup plus touchée par certains types de cancers (13).

Néoruraux, tenez bon !

Les enfants d’agriculteurs ne veulent plus prendre la relève. Des urbains qui n’y connaissent rien repeuplent nos campagnes agonisantes pour tenter de créer de microfermes et recréer du sens localement. Mais on est d’accord : tout le monde n’a pas forcément envie de se retirer dans les Cévennes pour devenir agriculteur bio.

Consommateurs, unissons-nous avec les agriculteurs

Mais, nous pouvons tous à notre échelle, user de bon sens et reprendre en main notre consommation, pas à pas :

  • Soutenons des marques comme « C’est qui le patron », qui rémunère au juste prix les agriculteurs après avoir établi un cahier des charges avec les consommateurs en amont (14). On paye quelques centimes de plus, mais quelle différence ? Ils permettent aux producteurs de toucher un revenu, et à nous de maitriser notre alimentation. On sait ce que l’on mange, d’où ça vient et comment cela a été produit. Equité et qualité donc.

  • Soutenons la ferme du coin en achetant auprès des producteurs locaux (vente à la ferme, marchés etc.). Des initiatives fleurissent aussi de toutes part, comme « La Ruche qui dit Oui ! », qui verse plus de 80% du prix des produits aux producteurs, contre seulement parfois 6% en supermarché (15).

  • Cela passe aussi par la reconnexion avec le producteur : acheter son fromage au fromager ou sa viande au boucher plutôt qu’en grande surface.

  • Et par la reconnexion avec la nature ! 

Soutenons les initiatives locales

Heureusement, des initiatives existent pour que l’agriculture française redevienne une agriculture du vivant. Une vraie agriculture qui respecte la nature et l’humain.

  • Le réseau national de biodynamie propose des formations pour accompagner les agriculteurs (et même les jardiniers du dimanche), vers un fonctionnement qui garantit la santé du sol et des plantes.

  • L’adoption de la permaculture, qui permet de « ressusciter n’importe quel sol » en 5 ans. Comme le montre l’histoire folle de cet australien qui a réussi à créer une oasis autosuffisante en plein cœur d’un désert en Jordanie (16).

  • L’idée, c’est de recréer une synergie positive entre les différents acteurs locaux.

  • Nous dépendons TOUS des agriculteurs et de leur travail. Notre avenir et notre bien-être sont extrêmement liés.

  • La voie du juste milieu

  • C’est trop facile de taper sur les paysans, de les insulter car ils répandent des pesticides ou même les agresser physiquement.

  • Trop facile de s’en remettre aux politiciens, sans vrai espoir.

  • Pas de pays sans paysans

  • La France aime ses agriculteurs.

  • Unissons-nous tous ensemble pour soutenir les initiatives positives qui existent déjà, et militons pacifiquement pour un retour à une agriculture saine pour une société saine.

  • Nous avons tous un impact incroyablement positif

  • Nous regorgeons d’inventivité pour créer des solutions innovantes qui aident à la fois l’humain et la nature.

  • Alors signez et partagez cette pétition autour de vous

  • Pour que ce mouvement s’agrandisse #jesoutiensmafermeducoin

  • Faites passer le mot autour de vous, pour que ce mouvement grandisse et que chacun à son échelle, si modeste soit-elle, aide nos agriculteurs à s’en sortir.

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