Êtes-vous déjà monté dans la petite micheline rouge et jaune ? Moi oui !
Je faisais le trajet Cahors-Luzech toutes les semaines pour aller au collège et je l’ai fait
durant quatre années de 1955 à 1960.
Ce parcours était pour moi et tous mes copains Cadurciens qui l’empruntaient aussi, une
très agréable parenthèse dans notre scolarité et notre adolescence qui pourtant ne ne nous
prédisposait pas à laisser flâner notre esprit et à rêvasser.
Cet avant-TGV longeait le Lot, au pied des châteaux et autres superbes demeures viticoles, un temps quasi suspendu…
La petite micheline ne sillonnera plus ces magnifiques paysages, pourtant le tourisme et
aujourd’hui l’oenotourisme en plein développement en auraient largement profité.
Et que dire des usagers qui pour des raisons professionnelles ou pour se rapprocher de la
campagne seraient ravis d’utiliser ce mode de transport pas démodé du tout et qui est de
plus en plus plébiscité en ces périodes où l’écologie et le bon sens l’imposent.
Trop tard, pour aller de Cahors vers Fumel ou Agen il n’y a plus de rails !!!
Mais pour aller de Cahors vers Figeac, voire plus loin, la voie ferrée existe toujours, elle
serait d’une grande utilité de nos jours , aussi bien touristique qu’économique ou d’intérêt
général pour des utilisateurs dont le nombre irait croissant.
Cela pourrait, devrait faire l’objet d’un débat entre élus et citoyens, d’un référendum sans à priori, objectif et juste.
Las, le Conseil Départemental en a décidé autrement en recevant sur le tard et sous la
pression populaire, une petite délégation d’opposants, pour lui annoncer, à la veille de la
signature d’un accord avec la SNCF, que la ligne deviendrait une voie (dite) verte.
Ce qui implique évidemment le déferrement et la disparition de ce moyen de transport.
Après de coûteux aménagements, il serait alors à la disposition de quelques promeneurs
beaucoup moins nombreux assurément que les usagers du train, comme c’est le cas à la
sortie de Cahors vers Mercuès sur l’ancienne ligne déferrée, où quelques rares familles vont s’aérer.
Le Conseil Départemental a inventé le 49/3 local en refusant tout débat démocratique et
utilise des arguments fallacieux dans tous les domaines, que ce soit écologique (il faut oser tout de même) ou d’intérêt général.
Le pouvoir aveugle et si le Conseil Départemental refuse d’entendre la voix du peuple
concerné, il aura là une lourde responsabilité et devra en assumer les désastreuses conséquences irréversibles. Les électeurs s’en souviendront !
Le 23 février 2023
Gérard Delbreil